Aller au contenu Aller à l'accueil Plan du site Rechercher Aide sur les raccourcis clavier

Article sur Zarathoustra

Article sur Zarathoustra


Le journal de Blanc Mesnil

Quand le corps se fait poésie

Mehdi Slimani a fait de la danse son métier. Le Blanc-Mesnilois vient de créer sa deuxième chorégraphieentre hip-hop et funk, s’inspirant de « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche.

« Je ne suis pas la bouche faite pour ces oreilles. » Sommes-nous les yeux faits pour cette chorégraphie ? Ainsi dansait Mehdi Slimani. Le jeune chorégraphe blanc-mesnilois n’a pas froid aux yeux. Pour sa deuxième création, entre hip-hop et funk, il s’est attaqué à Nietzsche. « En lisant « Ainsi parlait Zarathoustra », beaucoup d’images me sont venues à l’esprit. J’ai tout de suite ressenti le besoin de traduire mes émotions de lecteur dans la danse. » La danse, il en a fait son métier depuis 2001, après avoir fait partie de différents petits groupes. « Je donne maintenant des cours, quinze heures par semaine, je danse pour des spectacles, comme des comédies musicales, des pubs ou des clips », détaille-t-il. Mehdi Slimani a présenté « Zarathoustra » pour la première fois à Bobigny, en avril dernier. Un solo de danse de 35 minutes. Il est simplement accompagné par le rappeur D qui slame des extraits de l’oeuvre du philosophe allemand. Mehdi préfère exprimer ses émotions en pas et gestes élégants qu’en mots. « Le livre, très poétique et profond, m’a parlé. Depuis deux ans le projet me trottait dans la tête mais je l’ai véritablement écrit lors d’une tournée en Italie l’année dernière. » L’écrire c’est-à-dire le mettre en scène, choisir le décor, les lumières, le style de danse, mais aussi les costumes, tout noir et tout blanc : chacun sa perfection. La musique est composée par Djill - qui collabore aussi avec MC Solaar. Sur scène, il fait très bien le surhomme. Un véritable scoobidoo, un pantin désarticulé. Mehdi met chaque centimètre de son corps là où il le désire. Se jouant de toutes les lois physiologiques. Quant au diktat de la pesanteur, il s’en affranchit avec bonheur. Une passerelle vers le texte de Nietzsche. Tout en évitant un écueil de la danse hip-hop. Ici la performance physique est au service d’une démarche artistique. Le sang des muses irrigue chaque veine de son corps capable de tout. Ainsi se démantibulait Mehdi Slimani.

Stéphane Legras



Facebook
Twitter
YouTube